Les réformes de Deng Xiaoping
En 1976, après la mort de Mao, Deng Xiaoping entreprend de réformer la Chine en plusieurs phases. Après l’échec du Grand Bond en avant et de la Révolution culturelle, il initie une politique plus pragmatique.
Tout d’abord, Deng Xiaoping s’attaque à l’agriculture. Il augmente notamment les prix d’achats d’Etat (l’Etat achetait alors les surplus de production), créé un marché libre pour la vente des surplus et autorise les agriculteurs à faire du profit. En moins d’une décennie, la production de grains augmente de 30%, celle de coton, tabac, fruit ou sucre double. Afin de réduire les problèmes de sous-nutrition, Deng Xiaoping lance également la politique de l’enfant unique, n’autorisant les femmes à avoir un second enfant qu’en cas de décès du premier ou de remariage.
Surtout, en 1979, la Chine créé les quatre premières Zones Economiques Spéciales (ZES) afin d’attirer les investisseurs étrangers via une fiscalité avantageuse et une régulation permissive. Les premiers résultats étant mitigés (la majorité des investissements provenant alors d’Hong Kong), la Chine décida alors de rendre ces ZES encore plus attractives et permit à quatre villes côtières (dont Shanghai) de commercer avec le reste du monde. De multiples entreprises comme Nike, General Electric ou encore Honda vinrent rapidement s’implanter en Chine.
Un Etat omniprésent
Après 1978, l’entreprise privée fit son apparition tout d’abord avec des règles très strictes. Mais de très grosses entreprises d’Etat restèrent aux mains du gouvernement. Profits et pertes n’avaient aucune signification pour ces entreprises pour qui la maximisation du profit était chose inconnue. Mais à partir de 1983, une plus grande flexibilité fut donnée aux managers, libres de fixer les salaires et de faire les investissements jugés nécessaires. La faillite devint chose possible à partir de 1988, et les entreprises commencèrent à répondre de plus en plus aux besoins du marché et non de l’Etat. Un marché libre fut également créé pour les productions industrielles, même si des prix d’Etat ou flottant restaient en vigueur. A la fin des années 1980, la production industrielle chinoise augmentait alors à un rythme invraisemblable de 20% ans. Des mesures sur le crédit et une dévaluation du Yuan de 21% furent alors décidées pour contenir l’inflation à un taux de 2% en 1990.
En 1992, Deng Xiaoping inaugura les Bourses de Shanghai et Shenzhen, poursuivant la logique d’ouverture progressive de la Chine au monde capitaliste et au milieu des années 1990 la Chine fixa le Yuan à 8,28 dollars. Le processus de privation fut poursuivi et les prix furent peu à peu libérés. Ainsi, durant près de 20 ans, Deng Xiaoping réussit à mettre en marche la machine chinoise.